Le village s'est progressivement étendu à partir du noyau initial constitué autour château et de sa cellera et de l'église. En 1638 on comptait 54 maisons, c'est à dire de l'ordre de 300 habitants. En 1798, on a relevé 423 habitants. Le maximum de population a été atteint au milieu du XIXème siècle, avec 617 habitants recensés en 1851. Le village vivait surtout de l'agriculture et de l'élevage d'ovins. En 1790, le troupeau de bêtes à laine était de 1080 têtes réparties entres 12 propriétaires[1], et de 2410 en 1887. Le travail de la laine était important, il y avait aussi plusieurs tisserands à lin (dans les actes anciens on les dit textor lini ou teixidor de lli). Il est vrai que l'industrie drapière était alors très importante dans tout le Roussillon.

     Témoins de l'activité villageoise, les moulins situés sur la rivière de Taulis comme sur le Boulès. Moulins en activité jusqu'en 1945 pour celui de Laprade. Moulins à farine, mais aussi un moulin drapier. Le nom d'un d'entre eux, appelé La Farga, indique qu'il était peut-être initialement un moulin de forge.

     La vie des habitants des villages était certainement très dure, notamment sous l'ancien régime, le taux de mortalité infantile en est un indicateur. Les registres paroissiaux indiquent des séries de décès rapprochés, notamment d'enfants en bas âge, certainement à la suite d'épidémies, illustrant les mauvaises conditions sanitaires de l'époque.
Au début du XXème siècle, Saint Marsal a profité de l'ouverture des mines voisines de la Pinouse et de Manerots, plusieurs habitants y sont allés travailler.

[1] ADPO, L750

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